Armistice


11 Novembre 1918 – 11 Novembre 2018

Commémoration du centenaire de l’armistice.

Il y eut d’abord les paillettes du « siècle nouveau », le faste des expositions universelles, la fièvre du progrès et les guinguettes insouciantes le long de la Marne, les robes longues sous l’ombrelle, le dimanche au bord de mer, l’éveil de l’Art nouveau, la fée électricité. Bref, la paix et les promesses du progrès en ce début de XX° siècle.

Pour nos ancêtres qui avaient entre 17 et 30 ans, qu’est-ce qui les préparait au carnage de ce premier conflit mondial ? Ils étaient charpentiers, maitres d’hôtel, palefreniers ou pâtres, instituteurs, livreurs, crieurs de journaux ou laboureurs. Prêtres aussi parfois.

Soudain, ils sont devenus soit des civils soit des militaires. Des conscrits, des réservistes, des bleus, des permissionnaires, des Poilus. 8 millions de mobilisés -entre 1914 et 1918- pour une guerre dont ils ont très vite compris qu’elle n’avait aucun sens. 2 millions sont morts. 4 millions blessés dans leur chair, dans leur face, dans leur tête. Les rescapés se souviennent de l’horreur de la violence de masse, de l’odeur des cadavres, de la boue, de la vermine, de la morsure du froid, du mépris de l’arrière, du cauchemar de ces 50 mois de batailles : Verdun, le Chemin des Dames, la Somme, Ypres.

« Durant ces quatre années, l’Europe manqua de se suicider. L’humanité s’était enfoncée dans le labyrinthe hideux d’affrontements sans merci, dans un enfer qui engloutit tous les combattants, de quelque côté qu’ils soient, de quelque nationalité qu’ils soient. » Discours de E. Macron du 11 novembre.

Ici, à l’école Jules Verne, nous avons fait un travail de mémoire pour rendre vie aux Poilus (qui n’avaient pour certains que quelques années de plus que les collégiens) et abordé la Grande Histoire (qui est au programme d’Histoire). Nous avons visionné des extraits de documentaires (Apocalypse, la première Guerre Mondiale) et nous avons fait un affichage en face de la salle d’Histoire. Nous avons également parlé, avec les élèves de troisième, du sens de cette guerre et de la nécessité pour les États engagés de poursuivre cette folie au nom de ceux qui avaient disparus, comme une course vers l’avant. La vengeance patriotique était au centre de ce mécanisme et semblait enlever toute raison aux dirigeants. C’est autour de ce rouage que tout se met en place. La propagande (Affichage-I), qui appuie l’effort de guerre (-III) va transformer la vie des civils en soldats de l’arrière. Les Poilus (-II), eux, obéissent aux ordres des officiers du front. Les États mobilisent l’effort en l’orientant également vers la recherche  (-IV). Enfin, le cessez-le-feu est sonné (-V) et la Grande Histoire s’efface derrière les souffrances humaines.

 

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